Après la fusillade au lycée Marjory Stoneman Douglas à Parkland le 14 février dernier, Donald Trump s’est exprimé sur la sécurité dans les écoles. Pour lui la solution à ces tueries est simple : il faut armer les professeurs. Le quotidien américain The Chicago Sun-Times a soumis cette idée au test et a mis une arme entre les mains d’enseignants le temps d’une journée, dans le cadre du projet « 31 bullets ».
Plusieurs professeurs d’école et d’université ont rejoint un instructeur (qui est aussi policier) à un stand de tir. La plupart d’entre eux n’avaient jamais tenu une arme à feu auparavant. Ils ont été invités à tirer une série de balles dans des cibles et à s’exprimer face caméra sur leurs impressions avant et après l’expérience. Le verdict est sans appel : aucun d’eux ne veut introduire de fusil dans l’enceinte d’un établissement scolaire.
On estime à 10 milliards le nombre de balles vendues sur le continent américain chaque année. Ce qui équivaut environ à 31 balles pour chaque femme, homme et enfant. C’est de ce calcul qu’est né le projet « 31 bullets » qui milite pour un meilleur contrôle des armes aux États-Unis. Dans un manifeste publié sur un site dédié à l’opération, 31 mesures sont suggérées pour pallier le problème de la libre circulation des armes et combattre la violence. Pour n’en citer que quelques unes, il propose de :
- Former les éducateurs et leur apprendre à reconnaître les signes pour venir en aide aux étudiants au profil problématique.
- Vérifier le passé de l’acheteur avant de lui vendre une arme à feu.
- Durcir les lois relatives à la vente aux personnes souffrant de maladies mentales.
- Instaurer une meilleure façon de ranger les armes.
- Installer un système de verrouillage sur les armes pour protéger les enfants.
Réformer plutôt qu’armer, voilà la mission que s’est donnée le quotidien américain. Pour qu’aucun professeur n’aie à porter une arme pendant son cours.