Culture Week – Semaine du 14 mars 2016
TAÏWAN – Le coming out au McDo qui fait scandale
En 10 jours, ce film taïwanais pour McDonald’s a été plébiscité sur les réseaux sociaux (6 millions de vues en cumulant Facebook et YouTube, près de 25 000 likes) et suscité sa petite polémique médiatique. En cause : le coming out d’un ado devant son père par café interposé. Une thématique gay-friendly que n’a pas goûtée l’Alliance des groupes religieux taïwanais pour la protection de la famille
Son porte parole a demandé le boycott de l’enseigne américaine et expliqué à la presse que désormais, il se sentait souillé rien qu’à l’idée d’aller « pisser dans un McDo ». Ajoutant que « Beaucoup d’enfants fréquentent ces restaurants, il est donc important de s’opposer à toute publicité qui pourrait les corrompre. »
Une rhétorique moyenâgeuse qui a peu de chance de prendre à Taïwan, l’un des pays d’Asie les plus à la pointe de la reconnaissance des droits LGBT. Depuis quelques années, les sondages montrent en effet que la population est majoritairement favorable au mariage homosexuel, tout comme l’actuelle présidente du pays. Certaines villes reconnaissent d’ailleurs déjà une forme d’union civile.
Bref, cette polémique ressemble surtout à une tempête dans une tasse de café.
A noter que ce film ressemble beaucoup à un spot McDo France diffusé en 2010… sauf qu’à l’époque l’enseigne n’avait pas osé aller jusqu’au coming out.
PINK RIBBON – Cachez ce sein que Facebook ne saurait voir !
La branche allemande de Pink Ribbon, une association de lutte contre le cancer du sein, a intelligemment détourné les règles d’utilisation de Facebook pour promouvoir le dépistage.
Sur les réseaux de Mark Zuckerberg (Facebook mais aussi Instagram, racheté en 2012), impossible de montrer le moindre bout de téton. La pudibonderie américaine impose une censure implacable de toutes ces « choses » qui ont pourtant permis à l’homo sapiens d’assurer la survie de sa descendance depuis quelques 200 000 ans. En revanche, sur Facebook vous pouvez sans problème tenir des propos racistes, antisémites ou tout simplement pourrir la tronche de la « victime » du collège…
Bref, en postant les photos de 17 femmes découvrant un de leurs seins, Pink Ribbon se doutait que Facebook et Instagram allaient sévir et supprimer les publications. D’où la mention : « Check it before it’s removed » (Examinez-le avant qu’il ne soit retiré). Une injonction qui peut s’appliquer aussi bien au post qu’au sein (rappelons à ceux qui n’y connaissent rien qu’un cancer du sein diagnostiqué trop tard peut conduire à l’ablation… voire pire).
Ci-dessous la galerie avec toutes les photos incriminées, suivie du side-by-side d’un des posts avant et après censure.
Dernière chose, si vous voulez filer du taf aux censeurs de Facebook, vous pouvez retrouver les visuels « explicites » sur le site de Pink Ribbon et les partager à nouveau sur les réseaux sociaux.
FOOTBALL – Le dilemme du supporter selon Heineken
Heineken a confronté un supporter italien de l’AS Roma à un choix cornélien : assister à un match de Ligue des champions de son équipe préférée en place VIP (le 8e de finale aller contre le Real Madrid), ou regarder le même match à la télé dans un canapé tout pourri avec son éternelle bande de potes. Pour le commun des mortels, la décision peut sembler évidente. Mais pour un supporter de foot, c’est plus compliqué. Entrent en jeu des considérations telles que la fidélité, la tradition, la superstition…
Bref, notre homme a quand même opté pour le premier choix, mais sans le dire à ses potes. Ce qui va évidemment lui retomber sur le coin de la tronche. Le tout a été immortalisé en caméra caché, dans la plus grande tradition des « stunts » publicitaires. Les stunts, ce sont des opérations filmées en conditions réelles, avec de vrais gens et où certains participants vont être piégés, la caméra se délectant de leurs réactions spontanées.
Très à la mode il y a 6-7 ans, la pratique est aujourd’hui un peu ringarde. Il faut dire que la plupart de ces opérations étaient bidonnées : acteurs payés, répétitions, multiples prises, etc. Mais ici, rien de tout ça, selon l’agence. Pour le prouver, elle a partagé le profil Facebook de la « victime », même si on voit pas très bien ce que ça prouve, à part qu’il ne s’agit pas d’un acteur professionnel.
Ce n’est pas le premier « stunt » organisé par Heineken Italie autour de la Ligue des champions. L’une de ses opérations les plus réussies date de 2010 : la marque avait réussi à piéger des fans de foot dans une salle d’opéra. A (re)découvrir ci-dessous.
MUSIQUE – Snickers dévoile le son de la faim
Six ans que Snickers a lancé sa campagne « You’re not you when you’re hungry » (Tu n’es pas toi quand tu as faim). C’était avec un spot diffusé lors du Superbowl 2010. Depuis, la marque a créé pléthore de films hilarants fonctionnant tous sur le même principe. Mais surtout, elle a réussi à décliner intelligemment cette campagne sur de nombreux autres supports : en presse, comme avec cette annonce publiée dans Sports Illustrated le mois dernier ; en outdoor, comme avec cette fausse place de parking imaginée aux États-Unis l’année dernière… et évidemment en digital. Dernier exemple en date, des spots spécialement conçus pour Facebook, où les vidéos se lancent automatiquement, mais sans le son. Les internautes qui ont eu la bonne idée d’activer celui-ci n’en ont pas cru leurs oreilles…