Culture Week – Semaine du 18 janvier 2015
FUTUR – Et si les publicitaires contrôlaient nos rêves ?
« La vraie question n’est pas : combien de pubs voyons-nous ? La vraie question est : que devons-nous faire pour échapper à la publicité ? Et la réponse est : aller se coucher. » (James B. Twitchell)
Imaginez que la pub nous traque jusque dans notre sommeil. Voici ce que pourrait donner un rêve sponsorisé par Coca-Cola. « Branded Dreams » est un film d’anticipation onirique et un peu flippant conçu par le collectif néerlandais Studio Smack.
Studio Smack (alias Ton Meijdam, Thom Snels and Béla Zsigmond) s’est spécialisé dans l’animation qui soulève des questions. L’objectif : faire réfléchir sur l’évolution de nos sociétés. D’où leurs nombreuses collaborations avec Greenpeace (comme ce Monde de Némo version trash où Coca est une fois de plus à l’amende).
La dernière fois qu’un court-métrage évoquait l’omniprésence des marques avec autant d’intelligence, il avait gagné un Oscar. C’était en 2010. Logorama avait été réalisé par un autre collectif de créateurs, les H5. Souhaitons la même carrière au « Branded Dreams » de Studio Smack.
STUNT – La marche arrière spectaculaire de Volkswagen
Chez Volkswagen, il en va de la marche arrière comme des émissions polluantes : il ne faut pas croire tout ce qu’ils racontent. Les habitants de Lillestrøm, en Norvège, ont ainsi été bluffés par une Passat harnachée d’une remorque et roulant à toute blinde… en marche arrière ! L’idée : démontrer l’efficacité du « Trailer Assist » (l’assistant aux manœuvres de stationnement avec remorque) de la marque.
Organisée avec la collaboration de la police locale (sécurité oblige), l’opération était évidemment un fake. Le véritable conducteur était dissimulé dans la remorque équipée d’un moteur. Le making of du film explique comment Volkswagen a trompé son monde. Notamment grâce à deux cascadeurs suédois. Le boulot le plus compliqué échéant au conducteur de la Passat qui devait, dos à la route, corriger au volant les effets des virages.
SLOGAN – La nouvelle campagne de Coca : rien de nouveau sous le soda ?
Voici le 48e slogan de l’histoire de Coca-Cola : « Taste the Feeling ». En français ça donne « Savoure l’instant », et franchement, ça claque un peu moins. Fini le « Open Happiness » qui fit le bonheur de la marque d’Atlanta pendant 7 ans.
Enfin le bonheur, pas tant que ça. Depuis quelques années, Coca connaissait une stagnation des ventes et des profits. Du coup changement de stratégie : la nouvelle campagne se recentre sur le produit et fait de la retape pour toutes les sous-marques en même temps. Fini donc aussi les pubs différenciées pour le Light, le Zero, le Life, etc.
Au programme : 6 nouveaux spots et des dizaines de nouveaux prints à l’esthétique très Instagram. Quant au fond du discours, rien de bien nouveau sous le soleil : Coca vous rendra plus sexy, plus cool, plus populaire, plus performant… et vous permettra même de pécho. Mais rassurez-vous, jamais il ne vous rendra plus gros. Voici quand même le film qu’on trouve le plus réussi, l’histoire de deux frères aux rapports gentiment conflictuels.
VIRALITÉ – Samsung : quand le buzz va trop loin
C’est l’histoire d’une vidéo qui fait le tour du monde grâce aux produits Samsung. Un type sauve un dauphin. Filmé par sa copine, il devient une star des Internets. Sur le papier, le scénario n’est pas d’une originalité folle : de nombreuses campagnes ont déjà exploité ce principe narratif. Par exemple, ce spot pour Orange où un père faisait tourner la vidéo d’une retournée acrobatique de son marmot. Ou encore ce film pour Schneider Electric où un lama jouait de la flûte … Mais ici, l’engouement pour une vidéo sans intérêt prend des proportions tellement absurdes que ça en devient drôle. Preuve que même avec des idées éculées, les Britanniques arrivent à faire de bonnes pubs. Reste que si cette campagne raconte l’histoire d’un buzz réussi, la pub elle-même n’a pas vraiment fait le buzz, atteignant péniblement 6 000 vues sur YouTube en trois semaines. Faut dire qu’elle est bloquée hors du Royaume-Uni. Comment on dit déjà… « Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés » ?