Culture Week – Semaine du 25 janvier 2015
VIRTUAL REALITY – Une plongée onirique dans un tableau de Dalí
Le 23 janvier, le Salvador Dalí Museum, en Floride, inaugurait une exposition consacrée aux relations entre l’artiste surréaliste et Walt Disney. Une exposition se voulant d’un genre nouveau : multi-média, multi-sensorielle et immersive. Pour en faire la promo, l’agence de pub californienne Goodby Silverstein & Partners a conçu une expérience de réalité virtuelle intitulée « Dreams of Dalí ». Une exploration à 360° du tableau « Réminiscence archéologique de l’Angélus de Millet » dévoilant l’imaginaire du peintre au moment de réaliser cette toile.
Un résultat onirique et spectaculaire qui a nécessité des mois de recherches et qui, pour être pleinement apprécié, doit être regardé sur un navigateur adapté à la lecture de vidéos à 360° (par exemple Google Chrome) ou mieux, avec un masque de réalité virtuelle comme le Google Cardboard ou le Samsung Gear VR.
De nombreuses références à l’œuvre de Dalí sont disséminées dans cette vidéo, comme Le Téléphone Homard, les éléphants aux pattes arachnéennes (que l’on retrouve dans nombreuses de ses toiles : « Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade, une seconde avant l’éveil », « La Tentation de Saint-Antoine »…) ou encore la jeune fille sautant à la corde (« Paysage avec jeune fille sautant à la corde »). Quant au tableau ayant inspiré Dalí, « L’Angélus » de Jean-François Millet, il a obsédé le peintre catalan depuis la plus tendre enfance, lorsqu’une reproduction était accrochée au mur de son école primaire.
PROCÈS – Le clone de Clooney fait plier Nespresso
Depuis deux ans, la marque de café israélienne Espresso Club se fout ouvertement des spots du géant de la capsule caféinée en utilisant un sosie de George Clooney. Nespresso a intenté un procès, réclamé 50 000 dollars de dommages et intérêts et exigé le retrait des pubs incriminées. Pour vous faire une idée du délit, voici l’une d’entre elles :
Mais sur ce coup là, Nespresso a eu tout faux. D’abord la marque s’est faite débouter par le tribunal de Tel-Aviv. Elle a même été condamnée à verser 14 000 dollars à Espresso Club au titre des frais de justice. Ensuite, elle a offert un coup de pub mondial à un tout petit concurrent qui n’en demandait pas tant. On appelle ça « l’effet Streisand » : à l’ère des Internets, vouloir empêcher la diffusion de quelque chose provoque souvent l’effet inverse. Enfin, Nestlé, le propriétaire de Nespresso, a décidé de faire appel en arguant que ces publicités pouvaient induire en erreur les consommateurs. Signifiant ainsi qu’il prenait ces derniers pour de parfaits abrutis, incapables de distinguer l’original de la parodie. « What else ? » comme dirait l’autre.
COUP DE GUEULE – Quand la pub critique le sexisme dans la pub
Un hashtag (#WomenNotObjects, que l’on peut traduire par #DesFemmesPasDesObjets) et une vidéo qui dénonce le sort réservé aux femmes dans la pub. De nombreuses marques sont ainsi pointées du doigt pour leur hypersexualisation primaire de la gent féminine : Burger King, Skyy Vodka, Post-it, Balmain, Tom Ford, DirecTV, Marc Jacobs ou encore Carl’s Jr. et son spot polémique de septembre dernier avec des volleyeuses en bikini. À l’image, des femmes révèlent de manière sarcastique la véritable signification de ces campagnes sexistes.
Derrière cette opération – qui s’inscrit dans la tendance actuelle du femvirtising –, une publicitaire : Madonna Badger. Fondatrice et directrice de création de l’agence Badger & Winters, cette américaine a perdu ses trois filles dans un incendie en 2011. Elle présente cette initiative comme une manière de leur rendre hommage en montrant comment ce genre de pubs peut affecter l’estime de soi et la confiance des jeunes filles. Au cours de sa carrière, Madonna Badger admet avoir elle-même succombé aux sirènes de la femme objet. On lui doit ainsi la campagne Calvin Klein avec Kate Moss et Mark Wahlberg dans les années 90. Mais elle assure qu’aujourd’hui tout est fini. Ses clients actuels (Avon, Vera Wang, Diane von Furstenberg, Nordstrom…) sont prévenus : pas de filles à poil dans leur pubs.
CENSURE – PETA nous refait le coup du spot interdit de Super Bowl
C’est presque une tradition pour PETA, l’association américaine de défense des droits des animaux. Quasiment tous les ans, ils se ramènent avec un spot ultra sexe, indiffusable en télé, et ensuite ils se plaignent de se faire censurer par les diffuseurs du Super Bowl. Une grosse ficelle bien huilée : ils évitent ainsi de payer des millions de dollars d’achat d’espace (5 millions les 30 secondes cette année) et bénéficient d’un maximum de pub gratos en retombées médias. Car évidemment, tous les ans, tous les médias tombent dans le panneau (cet article en est d’ailleurs la preuve).
Donc après une parodie de film porno seventies (Got Impotence, « censuré » en 2004), après du sexe avec des légumes (Veggie Love, « censuré » en 2009), après un casting porno avec encore des légumes (Casting Session, « censuré » en 2011), PETA en remet une couche sur le thème « les végétariens sont de meilleurs amants », avec un film pas bien subtil proposant un side-by-side de coïts.
Le plus dur à digérer, dans cette histoire de pseudo-censure, c’est que PETA nous prend vraiment pour des courges.