Pour ses collections Automne-Hiver 2017/18, Kenzo a prêté à Natasha Lyonne (Orange is the new black) la casquette de réalisatrice. L’actrice s’est mise aux manettes d’un court-métrage de 13 minutes qui gravite entre absurde et surréalisme.
Si on a déjà eu l’occasion de voir Natasha Lyonne à l’écran pour Kenzo, c’est la première fois qu’elle passe de l’autre côté de la caméra. « Cabiria, Charity, Chastity » retrace le voyage initiatique de Chastity (jouée par Maya Rudolph), une artiste torturée qui cherche à donner un sens à sa vie. Un périple à travers les souvenirs traumatiques de son enfance et un passage tumultueux dans une école de clowns… tout ça narré dans une langue inventée.
Le casting surprenant comprend Lyonne elle-même, mais aussi Macaulay Culkin (Maman, j’ai raté l’avion), Fred Armisen (Saturday Night Live) ou encore Waris Ahluwalia (The Grand Budapest Hotel) pour ne citer qu’eux. Le film, commandé par les directeurs créatifs de Kenzo Carol Lim et Humberto Leon, s’inscrit dans la lignée d’une série de courts-métrages fantasques. En tout, on compte cinq films réalisés par cinq cerveaux différents, parmi lesquels figurent « Snowbird » de Sean Baker sorti en 2016, et « Music Is My Mistress » de Kahlil Joseph sorti en février dernier.
De tous les courts, « Cabiria, Charity, Chastity » est très certainement le plus inintelligible de tous. Des souvenirs de La Strada, son école de clowns, viennent s’imbriquer dans le présent d’artiste chanteuse du personnage, jusqu’à ce que passé et présent ne fassent plus qu’un dans un solo final rempli d’émotions.
Pour définir le film, Kenzo parle d’une oeuvre féministe qui « traite du combat d’une subalterne cherchant à passer d’une condition d’objet à celle de sujet, en reprenant le contrôle de son récit. » Une thématique en phase avec la nouvelle collection de la marque qui s’affiche « sans fioritures » et déclare que « chaque pièce est déstructurée, au sens propre comme au figuré, pour questionner […] la place du corps des femmes dans la culture contemporaine. »