La République des Palaos, un archipel au milieu du Pacifique, accueille près de 120 000 touristes chaque année. Seulement tourisme rime souvent avec pollution. Les vacanciers jettent leurs déchets partout, détruisent le corail, nourrissent les animaux et tentent de les toucher, ce qui nuit à l’écosystème. Pour les pousser à faire attention, les enfants ont imaginé le « Palau Pledge » , un visa d’entrée sur le territoire sous la forme d’une charte environnementale (traduite dans toutes les langues).
« Enfants des Palaos, je m’engage, en tant qu’invité, à préserver et protéger votre belle et unique maison.
Je jure d’avoir le pas léger, d’agir avec gentillesse et d’explorer attentivement.
Je ne prendrai pas possession de ce qui ne m’appartient pas.
Je ne ferai pas de mal si on ne m’en fait pas.
Les seules empreintes que je laisserai sont celles qui s’effaceront avec le temps. »
Ces mots sont tamponnés dans le passeport des touristes et une case vierge est destinée à accueillir une signature, supervisée par un agent de l’immigration. Parce que l’archipel compte trop peu d’âmes (seulement 20 000) pour faire la police sur les plages et dans les lieux d’escales touristiques, l’idée est de responsabiliser les voyageurs. En signant cette charte, ils s’engagent à ne pas polluer, à ne pas fumer dans les lieux publics, à ne pas chasser les animaux, à ne pas ramasser des souvenirs dans l’eau. Mais aussi à apprendre les us et coutumes et à encourager les autres à respecter les règles.
L’initiative, qui fait des Palaos le premier pays au monde à intégrer des règles environnementales à ses lois sur l’immigration, a été présenté par le président Tommy Remengesau devant les Nations Unies et connait un fort succès depuis sa mise en vigueur en décembre dernier. Des personnalités influentes comme Leonardo DiCaprio, John Kerry et Richard Branson ont soutenu l’idée aux côtés d’associations comme Greenpeace et la WWF. Le gouvernement australien s’est joint au mouvement et a annoncé un premier versement de 60 000$ pour soutenir le projet et favoriser l’éco-tourisme.
L’opération, qui a remporté 7 crayons aux D&AD dans 5 catégories, a été déployée à travers le pays grâce à des brochure, des panneaux, des films diffusés dans les avions, sur internet et dans les aéroports. Elle a également intégré les programmes scolaires, qui ont dans l’idée de former la génération de demain au respect de l’environnement, parce que personne n’a envie de vivre sur une île poubelle.