Aux États-Unis, les enfants qui grandissent dans la précarité font face régulièrement à des problèmes liés à la pauvreté et à la criminalité. Pour mettre en lumière ce phénomène sociétal, l’agence VML et le programme Youth Ambassadors ont monté une campagne musicale satirique qui ressemble à s’y méprendre à un épisode de Sesame Street.
Marionnettes, chansons et rythme enjoué, les trois spots ont tout du programme pour enfants. La seule différence ? Le message. Usage de drogues, overdoses, fusillades et faim, voilà ce à quoi sont confrontés les jeunes de quartiers défavorisés chaque jour. Trois d’entre eux, Jodi (6 ans), Morgan (7 ans) et Antonio (9 ans) ont ont été invités à partager les dures leçons apprises dans leur quotidien en peinture, en dessin ou à l’écrit, et chacune de leurs histoires a été adaptée en musique.
Parce que les mamans savent ce qui est le mieux à faire en toute situation, le premier raconte que la sienne, qui est une junkie, lui a appris qu’à moins qu’elle soit en train de convulser et de baver de la mousse il est inutile d’appeler les secours. Pour caler son estomac quand il a faim, le second a appris qu’il fallait boire un grand verre d’eau et aspirer un grand bol d’air. Quant au dernier, c’est dans sa rue qu’il a appris qu’au moindre coup de feu il fallait répéter une chorégraphie bien rodée : plonger, esquiver, rouler.
Cyniques à souhaits, ces vidéos font grincer des dents. Elles ont été créées sous le format d’un programme pour enfants pour raviver des souvenirs et ainsi pousser le téléspectateur à faire un don à l’association, pour que ces enfants en difficulté n’aient plus jamais à apprendre des leçons comme celles-là.
C’est la deuxième fois que Youth Ambassadors s’attaque à des sujets aussi forts en adoptant un registre enfantin. L’an dernier déjà, toujours en collaboration avec VML, ils ont sorti un livre de trois récits illustrés sur les mêmes thématiques. Le projet avait été primé à trois reprises lors des Cannes Lions.