Si changer de nom n’est pas chose simple c’est parfois un mal nécessaire.
Si certains en doutent, Norwich Union l’a très judicieusement illustré en 2008. Pour expliquer aux Anglais qu’il prenait le nom de sa maison mère, Aviva, l’assureur a mis en scène dans un spot des grands noms de la scène, justement, qui se demandaient si ils auraient eu le même succès sans changer d’identité. Et bien la conclusion s’imposait : Walter Willis fait moins bien le job que Bruce et Richard Starky sonne un poil moins rock que Ringo Star quand même… Mais la conclusion de l’assureur était surtout qu’il est important d’avoir un nom en adéquation avec ses ambitions. Hors l’ambition d’Aviva était de privilégier le rayonnement du groupe international à la notoriété d’une marque nationale. Un peu comme l’a fait le groupe Mars avec la marque que l’on va ressusciter le temps de ce papier. Une friandise que l’on trouvait à côté des Treets et autres Picorettes à l’époque où vous pouviez encore faire vos courses dans les supermarchés Mamouth. Rappelez-vous.
Et oui en ce temps-là, il était encore de bon aloi de se gaver de chocolat entre les repas sans entendre : « Pour votre santé, limitez votre consommation de produits gras et sucrés ».
2 doigts coupe-faim cultes pour plus d un puisqu’il suffisait alors de claquer des doigts pour évoquer Raider à l’esprit des Français. Sauf que ce cas d’école a été sacrifié sur l’autel de la mondialisation quand en 91, il a été décidé que le produit porterait le même nom partout dans le monde, celui que lui avait donné Forrest Mars à sa création dans les années 60 en Angleterre : Twix. Du coup côté com, la créativité en a pris un coup.
Et voilà le problème quand il n’y a aucun changement de fond. À part un petit changement de style pour la forme, il n’y a pas grand-chose à raconter en publicité. Résultat, la campagne est devenue culte malgré elle en Allemagne, où 20 ans plus tard les médias continuent d’utiliser l expression « Raider s’appelle désormais Twix » quand ils veulent critiquer la vacuité de certaines réformes du gouvernement. Et voilà pour une fois une campagne qui se serait bien passée d’entrer dans la légende.